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jim harrison, boxeur

À cette époque-là, il existait des motifs qui heureusement ont disparu depuis longtemps et qui me firent juger préférable que le fils fût séparé de sa mère à un âge où il ne pouvait se douter qu’elle fût absente.

Je vous aurais mis dans la confidence, Charles, sans vos soupçons qui m’avaient blessé cruellement, car à cette époque, je ne connaissais pas le motif qui vous avait inspiré ce préjugé contre moi.

Le soir de cette tragédie, je courus à Londres.

Je pris mes mesures pour que ma femme jouît d’un revenu convenable, à la condition qu’elle ne s’occuperait pas de l’enfant.

J’avais, comme vous vous en souvenez, de fréquents rapports avec Harrison le boxeur et avais eu à maintes reprises l’occasion d’admirer la franchise et l’honnêteté de son caractère. Je lui portai alors mon enfant.

Je le trouvai, ainsi que je m’y attendais, absolument convaincu de mon innocence et prêt à m’aider de toutes les façons.

Sur les prières de sa femme, il venait de se retirer du ring et se demandait à quelle occupation il pourrait se livrer.

Je réussis à lui organiser un atelier de forgeron, à condition qu’il exerçât sa profession au village de Friar’s Oak.

Nous nous entendîmes pour qu’il donnât Jim comme son neveu et convînmes que celui-ci ne saurait rien de ses malheureux parents.

— Vous allez me demander pourquoi je fis choix de Friar’s Oak.

C’était parce que j’avais déjà fixé le lieu de ma retraite cachée, et si je ne pouvais voir mon garçon, j’avais du moins la faible consolation de le savoir près de moi.