Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/316

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
305
jim harrison, boxeur

Et alors, pour achever l’affaire, survint la pluie.

Le gazon devenu glissant, neutralisait l’avantage que donnait à Wilson son agilité et il allait éprouver plus de difficulté à esquiver les attaques impétueuses de son adversaire.

L’art du Ring consiste à tirer parti de circonstances de ce genre et plus d’un second vigilant a fait gagner à son homme une bataille presque perdue.

— Allez-y, allez-y donc ! hurlèrent ses deux seconds pendant que tous les parieurs pour Harrison répétaient leurs cris à travers la foule.

Et Harrison y alla de telle sorte qu’aucun de ceux qui le virent ne devaient l’oublier.

Wilson le Crabe, aussi obstiné qu’une pierre, le recevait chaque fois d’un coup lancé à la volée, mais il n’y avait pas de force, pas de science humaine qui parût capable de faire reculer cet homme de fer.

En des rounds qui se suivirent sans interruption, il se fraya passage par des coups retentissants, comme des claques, du poing droit et du gauche, et chaque fois qu’il touchait, il cognait avec une puissance formidable.

Parfois il se couvrait la figure avec la main gauche, quand d’autres fois, il négligeait toute précaution, mais ses coups avaient un ressort irrésistible.

L’averse continuait à les fouetter. L’eau coulait à flots de leur figure et se répandait en filets rouges sur leur corps, mais ni l’un ni l’autre n’y prenaient garde, si ce n’est dans le but de manœuvrer de façon à ce qu’elle tombât sur les yeux de l’antagoniste. Mais après une série de rounds, le champion de l’Ouest faiblit.

Après cette série de rounds, la cote monta de notre côté et dépassa le chiffre le plus élevé qu’elle eût atteint jusqu’alors en sens inverse.

Le cœur défaillant dans