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jim harrison, boxeur

mouvements d’épaules, dans le port de tête, et je sentis revenir ma confiance en voyant de quelle façon il se carrait devant son homme.

Wilson attaqua avec la main gauche, mais il n’alla pas assez loin, et il évita un rude coup de la main droite qui passa en sifflant près de ses côtes.

— Bravo, vieux, s’écria Belcher. Un de ces coups, s’il arrive à destination, vaudra une dose de laudanum.

Il y eut un temps d’arrêt pendant lequel les pieds s’agitèrent, le souffle pénible se fît entendre, interrompu par un grand coup de Wilson en plein corps, coup que le forgeron arrêta avec le plus grand sang-froid.

Mais, il y eut encore quelque temps de tension silencieuse.

Wilson attaqua malicieusement à la tête, mais Harrison reçut le choc sur son avant-bras en souriant, et faisant signe de la tête à son adversaire.

— Ouvrez la poivrière, hurla Mendoza.

Et Wilson s’élança pour obéir à ces instructions, mais il fut repoussé avec des coups vigoureux en pleine poitrine.

— Voilà le moment, allez-y vivement, cria Belcher.

Et le forgeron, s’élançant en avant, fit pleuvoir une grêle de coups de bras à demi ployé, jusqu’à ce qu’enfin Wilson le Crabe, n’en pouvant plus, se retirât dans son coin.

Les deux hommes avaient des marques à montrer, mais Harrison avait définitivement le dessus dans l’offensive.

Ce fut alors à nous de lancer nos chapeaux en l’air, et de nous enrouer à force de crier pendant que les seconds donnaient à notre homme des claques dans son large dos en le ramenant dans son coin.

— Qu’en dites-vous maintenant ? criaient tous les