Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/301

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
290
jim harrison, boxeur

derrière moi et qui faisait l’important, en parlant avec l’accent lourd et zézayant de l’ouest. D’après ce que j’ai vu de ces jeunes gens de Gloucester, je ne crois pas qu’Harrison eût tenu bon pendant dix rounds, quand il était dans sa première jeunesse. Je suis arrivé hier par le coche de Bristol et le garde m’a dit qu’il avait quinze mille livres sonnant en or dans le coffre, qui avaient été envoyées pour miser sur notre homme.

— Ils auront de la chance s’il revient, leur argent, dit un autre. Harrison n’est pas une demoiselle au combat et il a de la race jusqu’à la moelle des os. Il ne reculerait pas quand même son adversaire serait aussi gros que Carlton House.

— Peuh ! répondit l’homme de L’Ouest. C’est seulement dans les pays de Bristol et de Gloucester que l’on trouve les hommes capables de battre ceux des pays de Bristol et de Gloucester.

— Vous avez un fameux toupet de parler ainsi, dit une voix irritée dans la foule qui se trouvait derrière lui. Il y a six hommes de Londres qui se chargeraient de démolir douze de ceux qui nous arrivent de l’Ouest.

L’affaire aurait peut-être débuté par un engagement impromptu entre le cockney indiqué et le gentleman venu de Bristol, si un tonnerre d’applaudissements n’était pas venu couper court à leur altercation.

Ces applaudissements étaient dus à l’apparition sur le ring de Wilson le Crabe, suivi de Sam le Hollandais et de Mendoza, qui portaient le bassin, l’éponge, la vessie à eau-de-vie et autres insignes de leur office.

Dès qu’il fut entré, Wilson le Crabe défit le foulard jaune serin qui lui ceignait les reins et l’attacha à un des poteaux des angles où le foulard resta agité par la brise.

Ensuite ses seconds lui remirent un paquet de petits