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jim harrison, boxeur

Dès qu’il fut sorti de la foule, il ouvrit vivement son grand par-dessus sous lequel il parut en tout son équipement de combattant, culottes noires, bas chocolat et souliers blancs.

— Je suis bien fâché d’arriver aussi tard, Sir Charles. Je serais venu plus tôt, mais il m’a fallu du temps pour arranger ça avec la femme. Je n’ai pu la décider tout d’un coup, et il a fallu l’emmener avec moi et nous avons discuté la chose en route.

Et jetant un coup d’œil sur le gig, j’y vis en effet mistress Harrison qui y était assise.

Sir Charles fit signe à Jack Harrison.

— Qu’est-ce qui peut bien vous amener ici, Harrison ? dit-il. Jamais je ne fus plus content de voir un homme de ma vie que je le suis de vous voir en ce moment, mais j’avoue que je ne vous attendais pas.

— Mais, monsieur, vous avez été prévenu que je viendrais.

— Non, certainement non.

— N’avez-vous pas reçu un mot d’avis, Sir Charles, d’un nommé Cummings qui est le maître de l’auberge de Friar’s Oak ? Maître Rodney que voici le connaît bien.

— Nous l’avons vu ivre mort à l’hôtel Georges.

— Ça y est, j’en avais eu peur, s’écria Harrison avec dépit. Il est toujours comme cela quand il est excité. Jamais je n’ai vu un homme se monter la tête comme il l’a fait quand il a su que je prendrais cette lutte à mon compte. Il s’est muni d’un sac de souverains pour parier pour moi.

— C’est donc pour cela que la cote a changé ? dit mon oncle. Il en a entraîné d’autres.

— Je craignais tellement qu’il ne se mit à boire, que je lui avais fait promettre d’aller tout droit vous trouver sans perdre une minute. Il avait un billet pour vous.