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jim harrison, boxeur

— Je suppose, puisque nous voilà tous présents, que nous pouvons commencer tout de suite, dit Sir Lothian, sans faire attention aux façons de son interlocuteur.

— Nous commencerons à dix heures. Pas une minute plus tôt.

— Très bien, puisque vous y tenez. À propos, Sir Charles, où est votre homme ?

— C’est à vous que je devrais adresser cette question, Sir Lothian. Où est mon homme ?

Une expression d’étonnement se peignit sur les traits de Sir Lothian, expression admirablement feinte si elle n’était pas vraie.

— Qu’entendez-vous dire, en me faisant une pareille question ?

— C’est que je tiens à le savoir.

— Mais comment puis-je répondre ? Est-ce que c’est mon affaire ?

— J’ai des motifs de croire que vous en avez fait votre affaire.

— Si vous aviez la bonté de vous expliquer un peu plus clairement, il me serait peut-être possible de vous comprendre.

Tous deux étaient très pâles, très froids, très raides et impassibles dans leur attitude, mais ils échangeaient des regards comme s’ils croisaient le fer.

Je me rappelai la réputation de terrible duelliste qu’avait Sir Lothian et je tremblai pour mon oncle.

— Maintenant, monsieur, si vous vous imaginez avoir un grief contre moi vous m’obligeriez infiniment en me le faisant connaître clairement.

— C’est ce que je vais faire, dit mon oncle. Il a été organisé un complot pour estropier ou enlever mon champion et j’ai toutes les raisons possibles de croire que vous y êtes mêlé.