Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/253

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
242
jim harrison, boxeur

de rester en bons termes avec les professionnels. Il se contenta donc de lui demander quelle affaire l’amenait.

Pour toute réponse, le gros lutteur jeta sur le domestique un regard significatif.

— C’est chose importante, Sir Charles, et ça doit rester entre vous et moi.

— Vous pouvez sortir, Lorimer… À présent, War, de quoi s’agit-il ?

Le boxeur s’assit fort tranquillement à cheval sur une chaise, en posant ses bras sur le dossier.

— J’ai eu des renseignements, Sir Charles, dit il.

— Eh bien ! Qu’est-ce que c’est ? s’écria mon oncle avec impatience.

— Des renseignements de valeur.

— Allons, expliquez-vous.

— Des renseignements qui valent de l’argent, dit War en pinçant les lèvres.

— Je vois que vous voulez qu’on vous paie ce que vous savez.

Le boxeur eut un sourire affirmatif.

— Oui, mais je n’achète rien de confiance. Vous me connaissez assez pour ne pas jouer ce jeu-là avec moi.

— Je vous connais pour ce que vous êtes, Sir Charles, c’est-à-dire pour un noble Corinthien, un Corinthien fini. Mais voyez-vous, si je me servais de ça contre vous, ça me mettrait des centaines de livres dans la poche. Mais mon cœur ne le souffrira pas. Bill War a toujours été pour le bon sport et le franc jeu. Si je m’en sers pour vous, j’espère que vous ferez en sorte que je n’y perde pas.

— Vous pouvez agir comme il vous plaira, dit mon oncle. Si vos informations me sont utiles, je saurai ce que je dois faire pour vous.