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jim harrison, boxeur

mière fois avec Paddington Jones à Wormwood Scrubbs, il y aura de cela quatre ans au dernier avril, dit Berkeley Craven. Vous lui verrez la ceinture autour du corps, avant qu’il ait vingt-cinq ans, ou je ne me connais pas en hommes.

— Cette belle figure que voilà me coûte bel et bien cinq cents livres, grommelait Sir John Lade. Qui aurait cru qu’il tapait d’une façon si cruelle ?

— Malgré cela, disait un autre, je suis convaincu que si Joe Berks avait été à jeun, il l’aurait mangé. En outre, le jeune gars était en plein entraînement, tandis que l’autre était prêt à éclater comme une pomme de terre trop cuite, s’il avait été touché. Je n’ai jamais vu un homme aussi mou et avec le souffle en pareille condition. Mettez les hommes à l’entraînement et votre casseur de têtes sera comme une poule devant un cheval.

Quelques-uns furent de l’avis de celui qui venait de parler. D’autres furent d’un avis contraire, de sorte qu’une discussion passionnée s’engagea autour de moi.

Pendant qu’elle marchait, le prince partit et comme à un signal donné, la majorité de la compagnie gagna la porte.

Cela me permit d’arriver enfin jusqu’au coin où Jim finissait sa toilette pendant que le champion Harrison, avec des larmes de joie sur les joues, l’aidait à remettre son pardessus.

— En quatre rounds ! ne cessait-il de répéter dans une sorte d’extase. Joe Berks en quatre rounds ! Et il en a fallu quatorze à Jem Belcher !

— Eh bien ! Roddy, cria Jim en me tendant la main, je vous l’avais bien dit que j’irais à Londres et que je m’y ferais un nom.