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jim harrison, boxeur

appliqua deux coups du bras ployé, mais grâce à son poids le professionnel le fit sauter par-dessus lui et tous deux roulèrent à terre, côte à côte, essoufflés.

Mais Jim se releva d’un bond et se rendit dans son coin, tandis que Berks, étourdi par ses excès de ce soir, se dirigeait vers son siège en s’appuyant d’un bras sur Mendoza et de l’autre sur Sam le Hollandais.

— Soufflets de forge à raccommoder, s’écria Jem Belcher. Et maintenant qui tient quatre contre un ?

— Donnez-nous le temps d’ôter le couvercle de notre poivrière, dit Mendoza. Nous entendons qu’il y en ait pour la nuit.

— Voilà qui en a bien l’air ! dit Jack Harrison. Il a déjà un œil de fermé. Je tiens un contre un que mon garçon gagne.

— Combien ? crièrent plusieurs voix.

— Deux livres quatre shillings trois pence, dit Harrison comptant tout ce qu’il possédait en ce monde.

Jackson cria une fois de plus.

— Allez !

Tous deux furent d’un bond à la marque, Jim avec autant de ressort et de confiance et Berks avec un ricanement fixé sur sa face de bouledogue et un éclair de féroce malice dans l’œil qui pouvait lui servir.

Sa demi-minute ne lui avait pas rendu tout son souffle et sa vaste poitrine velue se soulevait, s’abaissant avec un halètement rapide, bruyant comme celui d’un chien courant qui n’en peut plus.

— Allez-y, mon garçon, bourrez-le sans relâche, hurlèrent Belcher et Harrison.

— Ménagez votre souffle, Berks ! Ménagez votre souffle, criaient les Juifs.

Ainsi donc nous assistâmes à un renversement de tactique, car cette fois c’était Jim qui se lançait avec