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jim harrison, boxeur

Montrez-- digne d’être un adversaire pour moi, et je vous donnerai votre tour.

— Je vous suis fort obligé.

— Et votre air me plaît, je vous veux du bien, dit Belcher en lui tendant la main.

Ils étaient assez semblables entre eux, tant de figure que de proportions, à cela près que le champion de Bristol avait quelques années de plus.

Il s’éleva un murmure d’admiration quand on vit côte à côte ces deux corps de haute taille, sveltes, et ces traits aux angles vifs et bien marqués.

— Avez-vous fait choix de quelque endroit pour le combat ? demanda mon oncle.

— Je m’en rapporte à vous, monsieur, dit Jim.

— Pourquoi n’irait-on pas à Five’s Court ? suggéra sir John.

— Soit, allons à Five’s Court.

Mais cela ne faisait pas du tout le compte de l’hôtelier. Il voyait dans cet heureux incident l’occasion de moissonner une récolte nouvelle dans les poches de la dépensière compagnie.

— Si vous le voulez bien, s’écria-t-il, il n’est pas nécessaire d’aller aussi loin. Mon hangar à voitures derrière la cour est vide et vous ne trouverez jamais d’endroit plus favorable pour se cogner.

Une exclamation unanime s’éleva en faveur du hangar à voitures et ceux qui étaient près de la porte s’esquivèrent en toute hâte dans l’espoir de s’emparer des meilleures places.

Mon gros voisin, Bill War, tira Harrison à l’écart.

— J’empêcherais ça, si j’étais à votre place.

— Si je le pouvais, je le ferais. Je ne désire pas du tout qu’il se batte. Mais, quand il s’est mis quelque chose en tête il est impossible de le lui ôter.