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jim harrison, boxeur

tout bas Jim. C’est mon unique chance. Au nom du ciel, ne vous mettez pas en travers de ma route.

La large figure, ordinairement impassible, du forgeron était bouleversée par la lutte des émotions contradictoires.

À la fin, il abattit brusquement son poing sur la table.

— Ce n’est point ma faute, s’écria-t-il, ça devait arriver et c’est arrivé. Jim, au nom du ciel, mon garçon, rappelez-vous vos distances et tenez-vous à bonne portée d’un homme qui pourrait vous rendre seize livres.

— J’étais certain qu’Harrison ne s’obstinerait pas quand il s’agit de sport, dit mon oncle. Nous sommes heureux que vous soyez venu, car nous pourrons nous entendre et prendre les arrangements nécessaires en vue de votre défi si digne d’un sportsman.

— Contre qui vais-je me battre ? dit Jim en jetant un regard sur toutes les personnes présentes qui étaient toutes debout en ce moment.

— Jeune homme, vous verrez à qui vous avez affaire, avant que la partie soit engagée à fond, cria Berks en se frayant passage par des poussées inégales à travers la foule. Vous aurez besoin d’un ami pour jurer qu’il vous reconnaît avant que j’aie fini, voyez-vous ?

Jim le toisa et le dégoût se peignit sur tous les traits de sa figure.

— Assurément, vous n’allez pas me mettre aux prises avec un homme ivre ? dit-il. Où est Jem Belcher ?

— Me voici, jeune homme.

— Je serais heureux de m’essayer avec vous, si je le puis.

— Mon garçon, il faut percer par degrés jusqu’à moi. On ne monte pas d’un bond d’un bout à l’autre de l’échelle, on la gravit échelon par échelon. Montrez-