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jim harrison, boxeur

présenterais moi-même si ma position était différente. Vous m’avez vu avec les gants Jackson. Vous connaissez ma forme ?

— J’ai vu Votre Altesse Royale, dit Jackson en bon courtisan, et j’ai senti les coups de Votre Altesse Royale.

— Peut-être Jem Belcher consentirait-il à nous donner une séance.

Belcher secoua sa belle tête en souriant.

— Voici mon frère Tom ici présent qui n’a jamais saigné à Londres. Il ferait un match plus équitable.

— Qu’on me le donne à moi, hurla Joe Berks. J’ai attendu tout ce soir une affaire et je me battrai contre quiconque cherchera à prendre ma place. Ce gibier-là, c’est pour moi, mes maîtres. Laissez-le-moi si vous tenez à voir comment on prépare une tête de veau. Si vous faites passer Tom Belcher avant moi, je me battrai avec Tom Belcher et après, avec Jem Belcher ou Bill Belcher ou tous les Belcher qui ont pu venir de Bristol.

Il était clair que Berks s’était mis dans un état tel qu’il fallait qu’il se battît avec quelqu’un.

Sa figure grossière était tendue.

Les veines faisaient saillie sur son front bas. Ses méchants yeux gris se portaient malignement sur un homme, puis sur un autre, en quête d’une querelle.

Ses grosses mains rouges étaient serrées en poings noueux. Il en brandit un d’un air menaçant tout en promenant autour des tables son regard d’ivrogne.

— Je suppose, gentlemen, que vous serez comme moi d’avis que Joe Berks ne s’en trouvera que mieux, s’il se donne un peu d’air frais et d’exercice, dit mon oncle. Avec le concours de Son Altesse Royale et de la