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jim harrison, boxeur

— Vous devriez prendre ma profession, dit Harrison. Je me suis fait forgeron et je n’ai pas pris un demi-stone de plus en quinze ans.

— Chez nous, les uns se mettent à un métier, les autres à un autre, mais le plus grand nombre se font tenanciers de bars pour leur compte.

— Voyez Will Wood que j’ai battu en quarante rounds au beau milieu d’une tempête de neige par là-bas, du côté de Navestock. Il conduit une voiture de louage. Le petit Firby, ce bandit, est garçon de café à présent. Dick Humphries… il est marchand de charbon, il a toujours tenu à être distingué. Georges Ingleston est voiturier chez un brasseur. Mais quand on vit à la campagne, il y a au moins une chose qu’on ne risque pas, c’est d’avoir des jeunes Corinthiens et des étourneaux de bonne famille toujours devant vous à vous provoquer en face.

C’était bien le dernier inconvénient auquel, selon moi, fût exposé un professionnel fameux par ses victoires, mais plusieurs gaillards à figures bovines, qui étaient de l’autre côté de la table, approuvèrent de la tête.

— Vous avez raison, Bill, dit l’un d’eux. Personne n’a autant que moi d’ennuis avec eux. Un beau soir, les voilà qui entrent dans mon bar, échauffés par le vin. « C’est vous qui êtes Tom Owen, le boxeur, que dit l’un d’eux. — À votre service, Monsieur, que je réponds. — Eh bien, attrapez ça, » dit-il, et voilà une bourrade sur le nez, ou bien ils me lancent une gifle du revers de la main, à travers les chopes, ou bien c’est autre chose. Alors, ils peuvent aller brailler partout qu’ils ont tapé sur Tom Owen.

— Est-ce que vous ne leur débouchez pas quelques fioles en récompense ? demanda Harrison.