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jim harrison, boxeur

c’est que mon admiration pour un homme supérieur à moi n’a jamais été mêlée de la moindre jalousie, et que j’ai toujours vu chaque chose et l’ai comprise telle qu’elle était.

C’est une note favorable à laquelle j’ai droit maintenant que je me mets à écrire mes souvenirs.

Ainsi donc, si vous le voulez bien, nous tiendrons autant que possible ma personnalité en dehors du tableau.

Si vous arrivez à me regarder comme un fil mince et incolore, qui servirait à réunir mes petites perles, vous m’accueillerez dans les conditions mêmes où je désire être accueilli.

Notre famille, les Stone, était depuis bien des générations vouée à la marine et il était de tradition, chez nous, que l’aîné portât le nom du commandant favori de son père.

C’est ainsi que nous pouvions faire remonter notre généalogie jusqu’à l’antique Vernon Stone, qui commandait un vaisseau à haut gaillard, à l’avant en éperon, lors de la guerre contre les Hollandais.

Par Hawke Stone et Benbow Stone, nous arrivons à mon père Anson Stone qui à son tour me baptisa Rodney Stone en l’église paroissiale de Saint-Thomas, à Portsmouth, en l’an de grâce 1786.

Tout en écrivant, je regarde par la fenêtre de mon jardin, j’aperçois mon grand garçon de fils, et si je venais à appeler « Nelson ! », vous verriez que je suis resté fidèle aux traditions de famille.

Ma bonne mère, la meilleure qui fut jamais, était la seconde fille du Révérend John Tregellis, curé de Milton, petite paroisse sur les confins de la plaine marécageuse de Langstone.

Elle appartenait à une famille pauvre, mais qui jouis-