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jim harrison, boxeur

vaste continent, comment Nelson versa son sang, comment le noble Pitt eut le cœur brisé dans ses efforts pour l’empêcher de s’envoler de chez nous pour se réfugier de l’autre côté de l’Atlantique.

Tout cela, ils peuvent le lire, ainsi que la date de tel traité, de telle bataille, mais je ne sais où ils trouveront des détails sur nous-mêmes, où ils apprendront quelle sorte de gens nous étions, quel genre de vie était le nôtre et sous quel aspect le monde apparaissait à nos yeux, quand nos yeux étaient jeunes, comme le sont aujourd’hui les leurs.

Si je prends la plume pour vous parler de cela, ne croyez pas pourtant que je me propose d’écrire une histoire.

Lorsque ces choses se passaient, j’avais atteint à peine les débuts de l’âge adulte, et quoique j’aie vu un peu de l’existence d’autrui, je n’ai guère le droit de parler de la mienne.

C’est l’amour d’une femme qui constitue l’histoire d’un homme, et bien des années devaient se passer avant le jour où je regardai dans les yeux celle qui fut la mère de mes enfants.

Il nous semble que cela date d’hier et pourtant ces enfants sont assez grands pour atteindre jusqu’aux prunes du jardin, pendant que nous allons chercher une échelle, et ces routes que nous parcourions en tenant leurs petites mains dans les nôtres, nous sommes heureux d’y repasser, en nous appuyant sur leur bras.

Mais je parlerai uniquement d’un temps où l’amour d’une mère était le seul amour que je connusse.

Si donc vous cherchez quelque chose de plus, vous n’êtes pas de ceux pour qui j’écris.

Mais s’il vous plaît de pénétrer avec moi dans ce monde oublié, s’il vous plaît de faire connaissance avec