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jim harrison, boxeur

sa vie un simple particulier, si on ne s’était pas avisé qu’il avait une tabatière pour chaque jour de l’année et qu’il s’était enrhumé par la faute de son valet de chambre, qui l’avait laissé partir par une froide journée d’hiver avec une mince tabatière en porcelaine de Sèvres, au lieu d’une tabatière d’épaisse écaille. Voilà qui l’a tiré de la foule, comme vous le voyez, et l’on s’est souvenu de lui. La plus petite particularité caractéristique, comme celle d’avoir une tarte aux abricots toute l’année sur votre servante, ou celle d’éteindre tous les soirs votre bougie en la fourrant sous votre oreiller, et il n’en faut pas davantage pour vous distinguer de votre prochain. Pour ma part, ce qui m’a fait arriver où je suis, c’est la rigueur de mes jugements en matière de toilette, de décorum. Je ne me donne point pour un homme qui suit la loi, mais pour un homme qui la fait. Par exemple, je vous présente au Prince en gilet de nankin, aujourd’hui : quelles seront à votre avis les conséquences de ce fait ?

À ne consulter que mes craintes, le résultat devait être une déconfiture pour moi, mais je ne le dis point.

— Eh bien, le coche de nuit rapportera la nouvelle à Londres. Elle sera demain matin chez Brookes et chez White. La semaine prochaine, Saint-James Street et le Mail seront pleins de gens en gilets de nankin. Un jour, il m’arriva une aventure très pénible. Ma cravate se défit dans la rue et je fis bel et bien le trajet de Carlton House jusque chez Wattier dans Bruton Street, avec les deux bouts de ma cravate flottants. Vous imaginez-vous que cela ait ébranlé ma situation ? Le soir même, il y avait par douzaines dans les rues de Londres des freluquets portant leur cravate dénouée. Si je n’avais pas remis la mienne en ordre, il n’y aurait pas à l’heure présente une seule cravate nouée dans tout le royaume,