Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/487

Cette page a été validée par deux contributeurs.
489

n’était pas encore sorti de sa chambre depuis la découverte de la médaille. Le troisième jour il parut enfin… abattu, triste, morne et silencieux. Il promena sa mélancolie dans le jardin qui avoisinait celui de Gonzalve. Ses petits enfants couraient çà et là, approchaient quelquefois de la clôture et se sauvaient à la vue du vieillard. Celui-ci les attira insensiblement en leur jetant des fruits que ne produisait pas le jardin de leur père. Il les prit l’un après l’autre et leur fit passer la clôture. C’était la première fois qu’il leur parlait amicalement. Jusque-là il ne les avait regardés que pour faire rejaillir sur eux une partie de la haine qu’il portait à leur père. Il les avait même maltraités lorqu’il les avait surpris à lui dérober des fruits. Cette fois il s’assit sur le gazon et les prenant sur lui, il les serra avec affection