Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/446

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
448

les heures de la journée à examiner les passants du haut d’un balcon. J’avais oublié Alpina, depuis que son père m’avait dit qu’elle était morte. Je pouvais donc négocier encore avec l’amour. Les balcons avaient pour moi un attrait invincible. Je les voyais de loin à l’aide d’une jumelle, et je préparais d’avance des fleurs aux unes, des dédains aux autres. J’aperçus de la sorte une longue galerie sur la rue du Vatican. Un grand nombre de dames s’y amusaient en folâtrant gallamment avec de jeunes Italiens de beauté douteuse. Du plus loin qu’elles m’apperçurent, je les vis se pencher mollement sur la balustrade et fixer sur moi des regards d’attention et d’un minutieux examen. Je rallentis le pas de mon cheval en y arrivant. Tous les yeux étaient sur moi et les, bouquets de fleurs tombaient