Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
45

souffrir en obéissant à mon père qu’en agissant contre son gré, sans pouvoir aspirer à des moments plus heureux ! Est-il de pire état que d’être séparée de celui que j’aime. Pardonne moi, Gonzalve, ces pensées funestes. Elles n’eurent jamais de source que dans le désespoir. Enfin soit par inspiration du ciel ou bienfait de l’amour, mon énergie n’était pas encore éteinte. J’ai conçu le projet de me soustraire à la puissance paternelle et de faire sans plus tarder le pèlerinage de l’amour. En quatre jours je toucherai le même sol que toi, je confondrai mes larmes aux tiennes, et si le ciel exauce mes vœux, nous mettrons le dernier sceau à notre union. Sans l’espoir de terminer ainsi ma course je fuirais plutôt à cent lieues de toi. Maurice, ton homme de confiance, a préparé tout ce qu’il faut pour mon départ. Mais