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par bonhommie que je le lui proposai. Il accepta et je m’en réjouis fort, en plaçant dans le canot un énorme sac d’argent qu’il portait avec lui. Dans le cours de la traversée il me dit qu’il se rendait au camp de Chateaugay et qu’il appartenait à la milice canadienne. Je crus alors qu’il avait été chargé d’une mission de la part du Gouvernement et que l’argent qui l’accompagnait était quelque subside de guerre. Avec une telle pensée il aurait été mal de ma part de frustrer mes gens d’un gain si facile. Je ne sais encore si mes conjectures n’étaient pas réellement vraies. Toujours est-il qu’il fut loyalement dépouillé et détenu dans la caverne. Quand je vis la figure de ce jeune homme à la clarté des flambeaux, j’eus sincèrement regret de l’avoir fait tomber dans un piège aussi perfide. Depuis le commence-