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l’Amérique. Après un mois de la course la plus rapide, nous croyions nous être échappés des mains des Anglais. Une nuit sombre et orageuse nous avait dérobé leur marche. Nous nous trouvons le matin à quelques pas d’eux. Il n’y avait plus moyen de fuir. Nous étions heureusement près de terre ; la Jamaïque nous servit de retraite. Après avoir couru les bois pendant quelques jours, nous y trouvâmes une retraite que nous convertîmes en palais de Milan. Les Anglais n’entendirent plus parler de nous. Notre commerce s’enrichit chaque jour de plus en plus. J’étais toujours chef de la bande ; mais je n’assistais jamais à aucune entreprise. Je préparais les coups et dirigeais la marche. Mon habilité devint telle qu’on ne voulait rien faire que d’après mes suggestions. Nous reçûmes alors une députation