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alité de mes conjectures ; mais un pressentiment secret m’entrainait vers le sérail et me disait qu’Alpina y vivait. La ville m’était connue par mes lectures. Je passai tout le premier jour dans la tourelle d’un observatoir public, qui domine de loin sur le parterre du sérail. J’avais avec moi une lunette d’approche qui me révêla l’étendue de mon malheur. Sur le soir je vis sortir plus de deux cents femmes sur la terrasse… Alpina était là… Elle n’y était pas avec la honte et la tristesse d’une telle captivité… Folâtre est enjouée, elle enchérissait sur les folies de ses compagnes, qu’elle surpassait en beauté. Le sultan arriva bientôt. Alpina fut la première à courir à lui. Cette vue me plongea l’amertume dans l’âme. Alpina n’était pas digne du sacrifice de ma vie. Mais je l’aimais toujours, et quand son image revient encore à ma pensée, je