Page:Doutre - Les fiancés de 1812, 1844.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.
41

devenait triste et oppressé d’un poids énorme. Enfin épuisé de douleur il sent ses jambes plier sous lui, et tombe comme si son courage ne voulût lui permettre d’aller plus loin. Alphonse court à lui et s’informe de ce qui vient de causer cette faiblesse. Son amitié lui avait, depuis longtemps, fait connaître l’état de son frère d’armes.

Mais comme la familiarité n’était pas encore bien établie entre eux, il n’avait osé l’interroger sur les secrets qu’il semblait vouloir celer aux yeux de tous. Quand il le vit dans un si complet état d’accablement, il ne douta pas que son âme ne fût seule le siège du mal, et pensa avec raison qu’un épanchement confidentiel lui rendrait le courage qui s’affaiblissait insensiblement en lui « Gonzalve, lui dit-il, qu’avez vous donc ? Pourquoi ne pas me laisser partager vos chagrins ? Je