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les Français me fesait naturellement détester les Anglais, contre lesquels ils avaient le plus d’animosité, parce qu’ils les craignaient plus que tout autre peuple. Je partis le même jour pour la Russie où je passai trois mois en prison, sous soupçon d’espionnage. L’acceuil n’était pas propre à me faire chérir le peuple Russe. Je m’engageai comme matelot sur un navire Hollandais qui mettait à la voile pour les Indes Orientales. Mes finances étaient à bout. Ce métier me plaisait plus que celui de vagabonder en demandant ou volant mon pain. Quelque fut d’ailleurs ma condition de voyageur, le désir de voir et de connaitre, me conduisait de région en région content et heureux comme un prince. Je visitai ainsi plusieurs côtes de l’Asie. En revenant je pris congé de la mer en Grèce. Je commençai là un rôle plus conforme à mes goûts et