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Elle me parut se résoudre avec peine à partir. Je demandai à St. Felmar la faveur de les accompagner ; jusqu’à la frontière. « Jusque chez moi, si vous voulez me faire plaisir, me répondit-il. » Je regardais comme un des plus fâcheux événements de ma vie, que d’être séparé de cette ange que je me contentais d’adorer respectueusement et comme un objet sacré. Je l’envisageais aussi comme telle, tant que j’agissais sous la direction du colonel. Je les accompagnai donc jusqu’à la frontière, et les laissai en posant une larme et un baiser furtif sur la main de l’adorable amante du colonel. Depuis ce moment je ne vis que de songes et de souvenirs. Mon esprit erre sans cesse sur les premières catastrophes de mon cœur jusqu’alors insensible ; Ce n’est que depuis ce moment que je puis concevoir les éternelles sollicitudes du colonel. Nous avions mis