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je la vis ; je la laissai dès la première obscurité. Elle consentait à se mettre sous ma sauve-garde pour la conduire au colonel. Je m’y rendis de bon matin pour prendre les dispositions nécessaires pour le départ. La recommandation de Gonzalve l’avait si bien assurée sur mon compte qu’elle me témoignait déjà l’amitié d’une sœur. Le capitaine m’ayant invité à déjeuner avec eux, je l’acceptai, car le regard de Louise me le commanda. Elle n’était pas si gaie que la veille. Soit qu’il lui en coûtât de laisser sa famille d’adoption, ou qu’elle pressentît quelque fâcheux événement, elle paraissait un peu contrainte. On me plaça à ses côtés. Le déjeuner fut long. Il me fallut lui raconter par quelle aventure je me trouvais si intimement lié avec vous deux ; et les deux duels qui m’avaient mis sur ses traces. Malgré