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semblaient vouloir sortir de leurs orbites, ses lèvres disparaissaient, quelques vieilles souches restées sur sa mâchoire sortaient de leurs limites et rejoignaient l’extrémité de son nez dentelé de vérole. Quand le soir venait, on le voyait prendre insensiblement la teinte sombre de la nature. Il ne se passait pas un soir, que sa bosse ne lui valût quelques coups de poings, qu’il appliquait d’ailleurs avec assez d’aplomb. Dès que la nuit venait, il avait les oreilles cruellement frappées de ce refrain populaire :

Depuis longtemps je me suis aperçu
De l’agrément qu’il y a d’être bossu.

Cette musique désagréable ne lui manquait pas plus que la lune à la nuit.

Un soir enfin, il résolut de mettre fin à ces persécutions. Il se mit en embuscade armé d’un lourd bâton, et