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Quand le cœur a pris la vole des grandes émotions, il se trouve dans un labyrinthe où il se plait à passer d’une sensation à une autre sans se lasser dans ses courses. Comme l’abeille qui s’enchante de poser son pied léger sur le thym fleuri qu’elle ne fait que toucher, et de là court effleurer la rose, et voltige ainsi de fleur en fleur toujours avec la même vélocité et le même plaisir. De même le cœur de nos jeunes amis savourait successivement tout ce que peut produire d’enchanteur le sentiment de l’amour et la contemplation d’une des plus belles soirées du Canada.

Les rayons du soleil venaient de faire place au crépuscule qui s’annonçait par l’apparition du char illuminé de la lune. Cette reine des nuits ne répandant encore qu’une clarté à demi-voilée, se reflétait légèrement sur le