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rais pu, à cause de cela, plaider beaucoup d’affaires et gagner beaucoup d’argent. Personne n’en doute. Je n’ai jamais, au cours de ma vie politique, accepté un dossier ni plaidé une affaire. Je n’ai été avocat, car je tenais à ce titre, que pour payer ma patente et ma cotisation d’avocat inscrit au barreau de Paris. L’honneur me suffisait.

Peu fortuné, j’ai vécu modestement. Je m’en suis toujours bien trouvé. Pourquoi me suis-je laissé aller à cette digression, amis qui m’écoutez ? Pour vous prouver, pour vous convaincre que ce n’est ni le goût du pouvoir, ni le moindre intérêt personnel qui m’ont fait accepter la présidence du conseil et qui m’ont empêché de l’abandonner à la clôture de la session.

Je ne l’ai acceptée que par devoir envers mon pays, pour le mettre à l’abri des dan-