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qu’était Joessin, comme en se disant : je te crois, cet homme a coutume de faire beaucoup plus.

Le capitaine lui dit d’aller manger dans la cabine, il y avait du lard, du pain et du thé.

D’autres lui offraient de l’argent.

Un regard de sympathie générale se porta vers l’homme robuste qui n’avait pourtant pas manqué à sa coutume de faire l’appel au meilleur homme le midi même. Le grand Marga seul semblait satisfait de la pâleur subite qui indiquait la maladie ou la grande lassitude.

Évidemment Moïse Joessin était torturé par la faim et la fatigue ; mais il se remettait promptement, il le savait bien, dans toutes ses luttes et batailles ardues, il y avait rencontré parfois des instants d’angoisse, et il s’était remis vite.

Dans une bataille, le lutteur peut, la plupart du temps, se reposer, sous quelque prétexte, et nul mieux que lui ne le savait ; mais une journée de travail au chargement de bois de corde, il ne