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REPRÉSENTATION ; JEUX DE SCÈNE.


contents. » L’Epilogue se termine par une invocation à saint Patrice suivie assez inopinément de la conclusion suivante : « Enfin, indulgents auditeurs, je vois que je commence à vous ennuyer et surtout ma douce chérie, qui, à chaque tour que je fais sur le théâtre, me sollicite par une œillade. Elle me sourit sans cesse ; elle est impatiente de me voir auprès d’elle. Je finis donc et prends congé de vous jusqu’à demain, en vous priant d’excuser nos fautes. Adieu donc, honorable compagnie, et si je n’ai pu vous contenter, puisse celui qui me remplacera demain être plus heureux 1 »

Les décors, la mise en scène, les machines et les accessoires étaient le plus souvent rudimentaires (1>. Dans la seconde rédaction, un ange descendait du ciel et agitait un papier au-dessus de la tête de Louis. Il est possible que cette descente fût purement conventionnelle. Mais nous aimerions à savoir quel procédé en suggérait l’idée. Dans M, était représentée sur la scène l’entrée de la caverne du Purgatoire ; un rocher s’écroulait sur Louis. «

Les jeux de scène constituaient un intermède comique fort apprécié sans doute de ce public, dont l’attention se serait fatiguée à suivre sans détente le développement de l’action. Il y avait d’abord les jeux, parties de boule ou de cartes(,), les batteries de tambour(3), les coups de fusil(4), qui faisaient partie intégrante de la pièce. Il y avait mieux encore. « Toutes les fois que la scène changeait, un personnage, un vieillard placé dans les coulisses, s’avançait sur le théâtre et disait d’un air débonnaire : Allons, scène ! Aussitôt, tous les acteurs se prenaient par la main et exécutaient une ronde où tous les rangs, tous les pouvoirs, tous les ordres étaient confondus. Dieu donnait la main à un hideux démon velu et cornu ou à un ange, indifféremment ; les rois et les princes, aux gens du peuple ; les fées, les enchanteurs, les magiciens, les sorcières et toute la légion des diables — le monde surnaturel — aux évêques, aux saints ermites, aux magistrats, aux soldats — le monde de la réalité ; — et tous étaient emportés pêlemêle dans une ronde infernale, aux sons d’un mauvais violon, d’un tambourin, d’un biniou et d’une bombarde. Puis la ronde s’arrêtait ; chaque personnage rentrait dans son rôle et la repré(1) Voir A. Le Braz, Essai sur l’histoire du théâtre celtique, p. 474-475. (2) Voir ci-après, vers 40 et suiv. ; 150 et suiv. (3) Voir ci-après, 338 b. Dans M, les trois sergents qui font la publication de recherche de Louis Eunius sont accompagnés d’un tambour qui annonce la publication à trois endroits différents du théâtre. Il en est de même dans la scène de racolage. Dans Q, le gouverneur est suivi d’un trompette. (4) Voir ci-après 818 b. Dans M, il est dit qu’à l’arrivée du gouverneur de Toulouse le peuple décharge ses mousquets en signe de joie.