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INTRODUCTION.


encore, une main invisible le soutient et Louis arrive sain et sauf de l’autre côté du pont, dans le Paradis. Il y est reçu par saint Patrice qui lui annonce qu’il est pardonné et lui recommande de s’en retourner au plus vite. Louis repasse par le même chemin et remarque parmi les âmes souffrantes du Purgatoire son confesseur et sa cousine ; il arrive à la salle où il rencontre de nouveau les douze apôtres et saint Patrice. Le tonnerre gronde, les murs s’écroulent ; il reparaît à la porte de la caverne où l’attend toute une procession qui le conduit en grande pompe à l’église. Là, Louis fait le récit détaillé de son voyage. Le comte de Toulouse, son cousin, vient le chercher pour le ramener en France. Louis refuse, prie le comte de distribuer ses biens aux pauvres et reste au couvent sous un habit de frère.

Quelqu’intérêt que présente cette première rédaction, que l’on trouvera d’ailleurs reproduite toute entière en ce livre, elle n’en est pas moins incomplète sur quelques points, et, comme nous le verrons, les manuscrits de la deuxième rédaction permettent de combler les lacunes ou d’éclairer les obscurités de A et de C. 4° Le manuscrit de la Bibliothèque nationale, fonds celtique n° 39, contient, en tête d’un mystère de Cognomerus et sainte Tryphine, un prologue de Louis Eunius (D) qui y occupe les quatre premiers feuillets. Ce prologue est d’une écriture soignée et très moderne jusqu’au f° 4, où lui succède une écriture compliquée et irrégulière. Il offre, f° 2 v°, la mention suivante : « Fin et fait par moi quément jean fait en 1839. Fin du proloque, salut e révérans ». La pièce, qui suivait ce prologue et qui n’a pas été trouvée, commençait par une scène où le vieux père de Louis déplorait le malheur de sa naissance ; puis le père l’exhorte vainement à changer de vie, et ordonne à deux hommes de le corriger ; Louis les reçoit à coups de bâton ; le père meurt de chagrin. Le reste de la première journée, à en juger par le prologue, était peu différent de A ; on y trouvait la scène des joueurs de boules, la scène du sergent, la scène des domestiques, la scène des maltôtiers, la scène du couvent de Perpignan. Rien ne nous permet d’affirmer que ce prologue fût celui qui fait défaut à la première journée du manuscrit 46. En tout cas, les six pages qui manquent à ce manuscrit étaient aisément remplies par le titre et les scènes suppléées par B. De plus, l’acte qui suivait ce prologue n’était pas aussi étendu que la première journée de la première rédaction ; il se terminait au vers 456 de A ; mais il était plus étendu que le premier acte de la seconde rédaction.

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