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VIE DE LOUIS EUNIUS.


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PROLOGUE DE LA SECONDE JOURNÉE Compagnie chrétienne, approchez-vous pour entendre et écoutez bien ce qui va être dit, car tous nous avons besoin d’instruction, si nous avons désir un jour d’obtenir pardon. Car tous nous sommes pécheurs, aussi bien qu’était celui-ci, et moi-même, hélas pour moi, je suis pire que lui ; je l’ai imité, hélas, dans son péché ; mais dans sa pénitence, hélas pour moi, je ne l’ai pas fait, nous avons eu un grand plaisir et tous nous avons ri, quand nous voyions Louis Eunius commettre le péché ; le péché nous plaît, parce que nous sommes pécheurs ; tâchons de l’imiter, maintenant, dans sa pénitence. Saint Augustin nous dit, et le Roi-prophète : voyez ma pénitence si vous voyez mon péché ; mais, hélas, malheureux, je ne suis pas comme cela, le péché des autres que je veux voir, hélas, cache les miens ; quand nous voyons punir quelque criminel, nous disons d’une seule voix : c’est bien fait ; [esprit, nous sommes prêts à le condamner, sans songer en notre que nous sommes aussi capables que lui de faire le même forfait ; nombre de nous disent que c’est rendre justice, que la mort est due pour punir le vice ; mais si nous étions tous dépêchés depuis que nous l’avons il y aurait moins de gens qu’il n’y en a dans le monde ; [mérité, comprenons, mes frères, que si nous avions vu pendre Louis Eunius, depuis qu’il l’a mérité, nous ne saurions l’appeler qu’un gibier de potence ; et le voici maintenant en exemple aux pécheurs ; maintenant, il sera une école pour l’un et pour l’autre, que l’on ne doit pas désespérer de la miséricorde de Dieu. Saint Guillaume, comte de Poitou, s’il avait été puni, dès qu’il fut criminel et qu’il eut mérité, «

1702 Sur torfed, voir E. Ernault, Annales de Bretagne, t. XIX, p. 558. 1705 mon eur A. 1711 Guillaume, comte de Poitou, est le héros d’un mystère breton. Voir A. Le Braz, Essai sur l’histoire du théâtre celtique, p. 142-147. 317.