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VIE DE LOUIS EUNIUS.


le pauvre, quand il trouve le moyen saisit avec ses deux mains ; voici là deux chiens à ronger l’os. Les jeunes partout, gonflés de vanité, il y a lieu de rire pour qui les considérerait ; les hommes, la tête tondue, qui portent moustaches ; sous leurs deux aisselles sont leurs culottes, faites à petit pont ; avec beaucoup d’insolence, à la manière des tyrans, ils sont maintenant en France ; les filles, en percale, leur tête couverte de dentelle, une colinette frisée à trois rangs à leur éou, leur jupe au milieu du dos, sur quatre crochets, et nombre d’artifices pour décider les hommes ; je ne puis plus inventer aucun vêtement nouveau, qui soit plus méprisable devant le visage de Dieu, que celui qui est’régnant dans le royaume de France ; je l’ai inventé avec toute sorte d’impudence. Nombre de canailles j’ai enrichi ; et beaucoup de gentilshommes sont pauvres comme des rats ; dans le proverbe il est dit : le pauvre, quand il s’enrichit, se gonfle en vanité et devient diable ; dans les hôtelleries, on voit les buveurs blasphémer Dieu, crier à tue-tête ; la femme, les enfants, à la maison, jeûnent sans nourriture, et le mari dépense ce qui est gagné ; quand son corps sera chargé de cidre ou d’hydromel, comme en désespoir ; il retournera à la maison, et si on lui dit quelque chose contre son sentiment, on l’entendra renoncer même à son baptême ; en Basse-Bretagne maintenant, parmi les Bretons, parmi tous leurs contes, ils demandent d’être damnés et disent parfaitement en présence de Dieu : que soit damné leur corps et aussi leur âmel Maintenant donc, vieux Satan, qu’est arrivé l’hiver, j’ai désir que vous me laissiez attiser le feu, et avec ma grande chaudière je fondrai de l’argent, pour mettre dans la bouche du fils de putain paysan. 1110 o criai a boes pen L. 1115 neuze instantamant L. enes e A. 1117 en Bretaing breman A. Cf. le discours de Fragan dans la Vie de saint Gwènolè> publiée par H. de la Villemarqué, Bulletin de la Société archéologique du Finistère, t. XV, p. 195-205.


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