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VIE DE LOUIS EUNIUS.


les vivres s’en vont du royaume, pour leur nourriture, maintenant, ils n’ont que des patates ; en désespoir sont surtout les paysans, en cherchant à amasser de l’argent, ils n’osent pas manger ieur les patates maintenant sont leurs meilleurs mets, [nourriture ; pour garder leur argent pour faire des congéments, ils veulent se manger l’un l’autre, ’ ils ne connaissent plus la loi du vrai Dieu. Les prêtres en France se sont abandonnés ; sans honte, ils vont maintenant cageoler des filles, le peuple est faible et vient à les imiter, c’est une horreur de se rendre compte des Français mainde l’une à l’autre, sans faire fonction, [tenant : comme les lapins dans Roc’h ar hon ; il ne va fille se marier qui ne soit engrossée ; tant riches que pauvres, toutes sont éprouvées, les danses, je vois, sont maintenant défendues, depuis que sont arrivés les piètres parisiens ; mais cela ne m’afïlige point, je n’ai rien perdu ; maintenant, ils vont en cachette dans ce trou-là, dans ce trou-ci ; aux danses il y avait autrefois une assemblée pour faire connaissance l’un avec l’autre, et maintenant, ils doivent faire leur cour en cachette, et avant que soit finie la causette, il y aura jeu et bagage ( ?) bâtards, bâtards et encore bâtardes, parmi les jeunes gens et entre les gens mariés. Tout ce qu’il y a de mauvais vices inventés en enfer on les exerce en France, à chaque heure et à chaque moment ; l’usure, la gourmandise, et la vanité, et le commerce infâme de lubricité, l’affront, la ruse et tous sont intéressés ; il n’y a ni poids, ni mesure, ni conscience au monde. Les riches sont voleurs et affronteurs, ils ne cherchent que le moyen de gruger les pauvres ;

1078 Cf. v. 1176. Sur le sens de stran a bagag, voir Introduction, Vocabulaire. 1083 an vsulleres A. 1085 Sur le sens de fincse, voir J. Loth, Chreslomalhie bretonne, p. 480, col. 2.