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VIE DE LOUIS EUNIUS.


mangez à votre plaisir, vous serez servis, et quand il vous plaira, vous irez coucher ; la dame est fatiguée, car son teint le fait voir ; hâtez-vous de manger votre souper et allez dans votre lit. THÉODOSIA

Oui-dà, mon cher homme, je me suis trouvée fatiguée, mon corps est tout moulu de voyager à cheval ; j’ai besoin, pour sûr, de prendre mon repos, car nous avons fait de la route et jour et nuit ; je vais manger, si je puis, le délai ne sera pas long, car j’ai assez hâte de m’allonger en mon lit. Scène ; tous sortent. Louis soupe et va se coucher ; le lendemain, après s’être levé, LOUIS dit à sa femme :

Or çà, pour cette fois, mon épouse Théodosia nous nous sommes trouvés bien, je me plais en ce pays ; maintenant, je vais me promener pour faire connaissance avec les grands bourgeois autant qu’avec la noblesse, [tiguée ; vous pouvez rester à la maison, jusqu’à ce que vous soyez défaet après vous viendrez avec moi vous promener quand vous [voudrez. THÉODOSIA

Oui-dà, cher Louis, vous dites bien ; pour les premiers jours, moi je ne sortirai pas, allez donc vous promener où il vous plaira, car je suis toujours fatiguée, je ne me trouve pas en bonne santé. LOUIS

Bon ! A bientôt donc, Théodosia, je vais faire un tour pour me divertir. LOUIS sort ; THÉODOSIA seule, qui parle :

Quand je me considère maintenant, abandonnée et privée à jamais du milieu de mes sœurs, je ne sais quelle sorte de posture tenir en ce pays ; il faudra que j’achète un vêtement de nourrice ; 660 Ce détail, singulier ici, se trouve plus naturellement dans M au moment où Théodosia s’échappe du couvent : « Je me suis aussi pourvue d’un costume de nourrice afin de n’être pas reconnue quand viendra le jour ».