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VIE DE LOUIS EUNIUS.


LOUIS parle :

A votre santé, maître François, buvons nos gouttes ; [bouche, vos moustaches sont frisées, elles vous sont allées dans la elles vous étoufferontsûrement si elles vous vont dans la gorge ; à votre santé, donc, François ; celui-ci va en sa route.

MAÎTRE FRANÇOIS

Merci à vous, monsieur, je vous souhaite santé ; je boirai aussi à vos bonnes grâces, donc, si vous permettez ; quelle bonne goutte de vin ! vous ne saurez trouver mieux dans Toulouse, ni nulle part dans le quartier.

LOUIS

Or çà donc, maître François, voulez-vous bien jouer un coup de carte triple pour nous récréer ? Car c’est l’habitude des sergents, quand ils sont à boire, de jouer aux cartes pour se divertir. MAÎTRE FRANÇOIS

Oui, c’est ma joie, monsieur, de jouer le lansquenet le brelan et la ferme ; je ne saurais être trompé ; or çà donc, hôtesse, apportez-nous des cartes, et enlevez la nappe ; alors nous jouerons. l’hôtesse

Voici des cartes flambant neuves, blanches et belles ; excusez, messieurs, que j’enlève la nappe. 150 eo hoari B. Cf. la partie des cartes dans le Mystère de saint Gwennolé, éd. Luzel, p. 184 et suiv. 151 hoari a las canab B. 152 hac ar feurin B. bean B. La ferme est un jeu de cartes connu dès le XVIIe siècle. Mon collègue et ami Feuillerat m’en signale une description dans La Maison des jeux académiques, Paris, 1668, p. 8081. Cf. le Dictionnaire des jeux de l’Encyclopédie méthodique, p. 89-91. Sur la vogue du brelan en Bretagne, au commencement du XIXe siècle, voir Perrin, Galerie bretonne, Paris, 1836, t. II, p. 16. 155 eur hartou neve flan B. aman cartou C. 156 ma savin B.