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VIE DE LOUIS EUNIUS

Gentilhomme et grand pécheur


LOUIS

Or çà, mon père est mort, et ma mère et mes frères ;
la bénédiction de Dieu soit avec eux, il était temps qu’ils meurent !
la bénédiction de Dieu soit avec eux ; j’ai ma liberté !
mon père était si vieux, déjà il radotait ;
ma mère, la même chose ; si je l’avais crue
je n’aurais eu aucun plaisir en aucune façon au monde ;
ils sont tous partis et allés à l’autre monde :
les honnêtes gens meurent tout comme les méchants.
J’étais rendu par eux si sec et si languissant ;
si je leur avais obéi, je serais maintenant un saint ;
mais la coutume des vieilles gens est de toujours radoter ;
je recevais par une oreille et lâchais par une autre.
Ce n’est pas par là qu’est maintenant ma fantaisie :
les dés, la bouteille et les filles me plaisent ;
quiconque aura volonté de me trouver
ce sera dans les hôtelleries, ou en quelque bordel,
ou sur les grands chemins à violer les filles ;
voilà les endroits où je serai le plus souvent trouvé ;
oui, j’étonnerai le ciel et la terre
en tuant, en volant ; je ne chercherai que le mal.
Je suis aussi puissant que noble de qualité
et en plus de cela encore je suis filleul du roi,

12 gant eur B. 14 Cf. J. Dunn, La Vie de saint Patrice, p. 256, v. 1223. 15-18 Ces vers manquent dans C. 15 dan haet B. 16 hosteleri L. 18 Sur chetu en une syllabe, voir Introduction. 19 ya me estonou C.