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VOCABULAIRE.


fouiller » ; à Sein, strédna « coire ». Quant à bagag, peut-il signifier « grossesse » ?

terfou ? 979 : aman emou ma serfou. trelanqued 2761 « engoué » ; cf. trelonquein, Dict. de Chalons, publié par J. Loth, p. 106. Ernault, Glossaire *, p. 679. lis 2706 : tis glou « tison ( ?) de charbon ». trib : evn toi trib carten 148 « la triple carte », terme du jeu de lansquenet.

vst 3456 « au dessus de ». Ernault, Glossaire », p. 731. Les remarques qui précèdent permettent de déterminer d’une manière générale le dialecte ; il s’agit sans aucun doute d’un dialecte trégorrois au sens large du mot. Certaines particularités comme sou = zo, reet = re/et, rein = rei, bout = beau, -ouind = font, -oint, •homp = fomp, cleve = cleze, gourdous = gourdrous, -{ = w, ou, o final, trenec = trezec, rn’ = ma devant voyelle, domisaed « dompté », tana = tano, a heli = voar boues, indiquent le dialecte du Goello(1).

Mais la langue n’en est pas moins composite ; il est impossible de réduire à un seul type les pluriels en -o et en -ou ; la rime de preposou avec maro, de dioulou avec dro semblerait indiquer que la forme originaire était en -o ; au contraire, la rime de efego avec goainou serait en faveur de -ou. D’autre part, bomde, amomb, eur devant un pluriel, hano, maro au lieu de hanv, marv, hirie au lieu de hidiv, pera — petra sont trégorrois au sens restreint du mot. La date de la langue est plus difficile à préciser, car nous n’avons aucune étude sur l’histoire de l’orthographe bretonne et sur ses variations dans les dialectes. L’orthographe de Louis Eunius est beaucoup plus archaïque que celle de la Vie de saint Patrice, où d’ailleurs les particularités dialectales ne sont pas les mômes.

LA VERSIFICATION

La versification ne présente pas de trace d’archaïsme ; il n’y a point de rimes internes. La rime interne avait disparu en 1683 à la mort du Père Maunoir(,).

[1]

[2]

  1. Je dois la localisation de ces particularités à M. Even, de Tréguier, originaire du Goello. Le Goello avait pour capitale Chatelaudren. 11 était borné à l’ouest par le Trieu, à l’est par la baie de Saint-Brieuc : il s’étendait au sud jusqu’à Quintin et comprenait 42 paroisses. J. Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy, Anciens Evêchés de Bretagne, t. I, p. lxxvi : A. de La Borderie, Histoire de Bretagne, t. III, p. 86. Il s’étendait sur les cantons actuels de Paimpol, Plouha, Etables, Plouagat, Châtelaudren, Pontrieux, Ianvollon, Plœuc, Uzel, Quintin.
  2. Voir E. Ernault, Revue celtique, t. XIII, p. 241. On trouvera la bibliographie du sujet chez J. Loth, La métrique galloise, t. II, p. 177 ; cf. Revue celtique, t. XXI, p. 404.