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Anna Fédorovna nous invita à chercher un refuge chez elle. Tels furent les termes mêmes dont elle se servit. Ma mère remercia, mais fut longtemps à se décider. Toutefois, comme il n’y avait pas d’autre parti à prendre, elle finit par déclarer à Anna Fédorovna que nous acceptions son offre avec reconnaissance. J’ai encore très-présent le souvenir du jour où nous quittâmes la Pélerbourgskaïa storona pour Vasilievsky ostroff. C’était par une claire matinée d’automne ; il faisait un froid sec. Ma mère pleurait ; j’étais profondément affligée ; je sentais un déchirement dans ma poitrine ; une angoisse inexplicable oppressait mon âme… Ce fut un moment pénible. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


II


Au commencement, avant de nous être habituées, ma mère et moi, à notre nouvelle demeure, nous nous y sentîmes toutes deux mal à l’aise : elle avait à nos yeux quelque