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rue aux Pois ; rappelez-vous comment je vous l’ai décrit. — Mais non ! Comment cela, matotchka ? À quoi pensez-vous ? Vous ne pouvez pas partir maintenant, c’est impossible, absolument impossible. Vous avez beaucoup d’achats à faire, il faut que vous vous procuriez un équipage. De plus, il fait maintenant si mauvais ! Regardez donc, il pleut à verse, et c’est une pluie si humide, et puis... et puis vous aurez froid, mon petit ange ; votre petit cœur aura froid ! Voyons, vous avez peur d’un étranger, et vous partiriez ! Mais qui me restera ici ? Oui ! Voilà Fédora qui dit qu’un grand bonheur vous attend... mais cette femme-là est méchante et elle désire ma perte. Irez-vous aux premières vêpres, matotchka ? J’irais pour vous voir. C’est vrai, matotchka, c’est parfaitement vrai que vous êtes une demoiselle instruite, vertueuse et sensible, mais qu’il épouse plutôt une marchande ! Qu’en pensez-vous, matotchka ? Qu’il épouse plutôt une marchande ! — J’irai vous voir, ma Varinka, dès qu’il fera sombre, j’irai passer une heure chez vous. Maintenant les jours commencent à être courts ; à la tombée de la nuit vous me verrez accourir. J’irai certainement passer une petite heure