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porte. Nous avons jugé que tout cela était l’œuvre d’Anna Fédorovna ; qui donc, sinon elle, aurait pu le renseigner sur notre compte ? Maintenant, j’ai recours à vous, Makar Alexéiévitch, et j’implore votre assistance. Ne m’abandonnez pas, pour l’amour de Dieu, dans une situation pareille ! Empruntez ; je vous en prie, procurez-vous si peu d’argent que ce soit, nous n’avons pas le moyen de déménager, et il est absolument impossible que nous restions plus longtemps ici : c’est aussi l’avis de Fédora. Il nous faut au moins vingt-cinq roubles ; je vous rendrai cet argent ; je le gagnerai par mon travail ; Fédora doit encore me procurer de l’ouvrage sous peu ; si donc on vous demande un gros intérêt, que cela ne vous arrête pas, souscrivez à toutes les conditions qu’on vous proposera. Je vous rembourserai intégralement, mais, pour l’amour de Dieu, ne me laissez pas sans secours. Il m’en coûte beaucoup d’ajouter de nouveaux embarras à ceux au milieu desquels vous vous débattez présentement ; mais en vous seul est tout mon espoir ! Adieu, Makar Alexéiévitch, pensez à moi, et Dieu veuille que vous réussissiez !

V.D.