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une fente, — et là il l’a traité de la belle façon ; mais il s’y est pris noblement, car personne n’a été témoin de la scène, excepté moi, et moi, ce n’est rien ; je veux dire que je ne l’ai raconté à personne. Eh bien, après cela rien n’a été changé dans les rapports de Pierre Pétrovitch et d’Axentii Osipovitch. Pierre Pétrovitch, vous savez, est un homme qui a beaucoup d’amour-propre : il n’a confié cela à personne, en sorte que maintenant encore ils se saluent et se serrent la main. Je ne conteste rien, Varinka, je ne me permets pas de discuter avec vous ; je suis profondément déchu, et ce qu’il y a de pire, c’est que j’ai perdu dans ma propre estime ; mais assurément il était écrit que cela m’arriverait ; c’était, pour sûr, dans ma destinée, et l’on n’échappe pas à sa destinée, vous le savez vous-même. Eh bien, voilà le compte rendu détaillé de mes malheurs et adversités, Varinka. — Je suis un peu souffrant, matotchka, et j’ai perdu toute vivacité d’esprit. En conséquence, vous attestant maintenant mon attachement, mon amour et mon estime, je reste, mademoiselle Varvara Alexéievna, Votre très-humble serviteur

MAKAR DIÊVOUCHKINE.