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dans notre maison. Maintenant je vois que j’ai commis une inconvenance, car je n’étais pas dans mon état normal lorsque je lui ai fait visite. Vraiment, Varinka, je ne me souviens de rien, je me rappelle seulement qu’il y avait chez lui beaucoup d’officiers, ou bien j’ai vu double, — Dieu le sait. Je ne me rappelle pas non plus ce que j’ai dit, je sais seulement que dans ma noble indignation j’ai beaucoup parlé. Eh bien, ils m’ont mis à la porte, ils m’ont même fait dégringoler l’escalier, je veux dire qu’on m’a expulsé brutalement, car on ne m’a pas tout à fait jeté en bas de l’escalier. Vous savez, Varinka, comment je suis revenu ; voilà tout. Sans doute je me suis dégradé, et ma dignité a souffert, mais personne ne le sait ; aucun étranger ne le sait, excepté vous. Eh bien, mais en ce cas c’est tout comme si cela n’avait pas eu lieu. Peut-être en est-il ainsi, Varinka ; qu’en pensez-vous ? Ce que je sais de science certaine, c’est que chez nous, l’année dernière, Axentii Osipovitch a, de la même façon, porté atteinte à la dignité personnelle de Pierre Pétrovitch, mais en secret, il a fait cela secrètement. Il l’a invité à entrer dans la chambre de l’appariteur, — j’ai tout vu par