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— Ne bougez pas, dit le jeune homme, elle va peut-être nous laisser.

— Ne me prenez pas les mains, je vous en prie !

— Ne parlez pas, ne bougez pas.

— Mais elle me mord le nez ! Voulez-vous que je perde mon nez !

Ivan Andreïtch parvint à dégager ses mains, et tout à coup l’aboiement de la chienne cessa : elle râlait.

— Aïe ! s’écria la dame.

— Misérable ! que faites-vous ? dit à voix basse le jeune homme. Lâchez-la donc ! Vous ne connaissez donc pas le cœur d’une femme ? Vous ne devinez donc pas qu’elle nous livrera tous les deux, si vous étranglez sa chienne ?

Mais Ivan Andreïtch, fort de son droit de légitime défense, n’écoutait rien : il étrangla tout net la petite chienne.