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sortez, vous fermez votre malle à la clef. Et moi, je pleure. Non, il vaut mieux que je m’en aille. Pardonnez-moi toutes les offenses que je vous ai faites !

Eh bien ! monsieur, il partit, cet homme ! Un jour passa. Il va revenir pour le soir, pensai-je. Personne. Encore un jour : personne. Trois jours : personne. Je m’effrayais ! le chagrin me prenait. Je ne mangeais plus, je ne buvais plus, je ne dormais plus, j’étais anéanti. Le quatrième jour, j’allai demander Emelianouchka dans tous les cabarets. Serait-il mort près d’une haie ? Serait-il gisant quelque part comme une poutre pourrie ? Je rentrai, la mort dans l’âme. Le lendemain je retournai le chercher. Je me maudissais : pourquoi l’avoir laissé partir, l’innocent ! À l’aube du cinquième jour, — c’était fête, — j’entends la porte grincer.