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homme… — je vous avoue qu’un instant je vous avais pris pour l’amant.

— C’est-à-dire que vous voudriez savoir ce que je fais ici.

— Noble garçon ! Cher monsieur !… Maintenant je suis loin de croire que vous puissiez être l’amant ; je ne vous ferai pas un tel outrage, mais… mais me donnez-vous votre parole d’honneur que vous n’êtes pas l’amant ?

— Eh bien, je vous donne ma parole d’honneur que je suis l’amant, — mais pas de votre femme : car, si j’étais son amant, au lieu d’être à présent dans la rue, je serais avec elle.

— De ma femme ? Qui vous a dit, jeune homme, que ce soit ma femme ? Je suis garçon ! C’est moi-même qui suis l’amant…

— N’avez-vous pas dit que le mari demeure sur le pont de Voznessensky ?