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Il arrêta son petit cheval en m’entendant crier. Je fus bientôt près de lui et m’accrochai d’une main à sa manche et de l’autre à la charrue. Il remarqua ma terreur.

— Le loup ! m’écriai-je tout suffoquant.

Il leva vivement la tête et regarda instinctivement autour de lui, me croyant réellement poursuivi.

— Où donc ?

— On a crié… Quelqu’un vient de crier : Au loup ! balbutiai-je.

— Qu’as-tu ? qu’as-tu ? quel loup ? Tu t’es trompé ! Oh ! mais… Quel loup peut-il y avoir ici ? dit-il en adoucissant sa voix pour me rassurer.

Mais je tremblais toujours et m’accrochais plus fortement à son cafetan. Je devais être très-pâle. Il me regardait avec sollicitude et paraissait inquiet de me voir dans cet état.