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le transporter à l’autre bout de la pièce.

Glafira s’attend à voir son pauvre mari étendu par terre à la place que le divan laisse libre. Quel n’est pas son étonnement ! il n’y a personne ! Seulement, on entend traîner par terre, d’une façon intermittente et saccadée, quelque chose qui doit être, à en juger par le bruit, un talon de botte, peut-être deux talons…

— Qu’est-ce donc ? dit Bobinitsine, quel est ce bruit ? Madame, je crois que votre divan a besoin de quelque réparation. Il y a quelque chose de brisé : n’entendez-vous rien traîner ? Écoutez.

Et Bobinitsine, qui vraisemblablement tient le divan du côté où Andreïtch a la tête, se met à secouer le meuble comme un prunier. Torogov, n’en pouvant plus de rire, ouvre les mains, le divan tombe, et avec le divan le mari cramponné dessous.