Page:Dostoïevski - Les Frères Karamazov 1.djvu/185

Cette page n’a pas encore été corrigée

LES FRÈRBS KARAMAZOV, 175

— Voyons, Liza, à quel propos parler de mariage? Gela ne te regarde pas... Comme elle vous a bien pansé, Alexey Fédorovitch ! Je n'aurais jamais pu si bien faire ! Soulïrez- vous encore ?

— A présent, pas trop.

— Katherina Ivanovna vient d'apprendre votre arrivée, Alexey Fédorovitch, et elle désire vivement vous voir.

— Ah ! maman, allez-y toute seule. Il ne peut pas en- core y aller, il souffre trop.

— Je ne souffre pas du tout , je peux très-bien y aller...

— Comment ! vous vous en allez ? Ah ! c'est comme ça!

— Mais qu'est-ce que cela fait? Dès que j'aurai fini là- bas, je reviendrai, et nous causerons tant que vous vou- drez. J'ai hâte de voir Katherina Ivanovna, afin de pouvoir rentrer aujourd'hui même au monastère.

— Maman, emmenez-le le plus vite possible. Alexey Fédorovitch , ne prenez pas la peine de me revoir après Katherina Ivanovna; allez tout droit à votre monastère, c'est là que votre vocation vous appelle. Moi, je vais dor- mir; je n'ai pas dormi de la nuit.

— Ah! Liza, que tout cela est ridicule! Mais, au fait, si tu te couchais réellement ?

— Je resterai encore quelques minutes , trois , cinq même, murmura Alioscha.

— Même cinq ! Emmenez-le donc , maman ! C'est un monstre !

— Liza, tu es folle! Allons-nous-en, Alexey Fédorovitch, elle est trop capricieuse aujourd'hui. Je crains de l'irriter encore. Oh! quelle plaie qu'une femme nerveuse, Alexey Fédorovitch! Mais peut-être a-t-elle réellement sommeil...

�� �